De l'été 1754 à la fin de l'année 1756, une série d'attaques de bêtes féroces eurent lieu dans la région, les victimes furent surtout des enfants et adolescents. on retrouve des précisions dans les actes de décès établis par les prêtres et le récit qu'en fait Alléon Dulac dans ses mémoires pour servir à l'histoire naturelle du Lyonnois, Forez et Beaujolois paru en 1765.
"l'année 1756, dans le carême, deux loups cerviers (que les personnes de la campagne appelloient loups garous au commencement de leurs ravages, le grand nombre de paysans soutenoient même que c'étoient des personnes couvertes d'une peau) dévorèrent et mangèrent en tout ou en partie environ 28 personnes, ou a Savigni ou ils commencèrent à paraitre et où elles prirent, c'est-à-dire tuèrent un nombre ou à Bessenay, Bibost, St Julien, Montrottier, Ancy, St Romain, Bulli, l'Arbresle, Chevinai, et dans cette paroisse où ils tuèrent une fille qui étoit dans sa douzième année appartenante à François Daverdi, habitant du Sonay, qui étoit à garder les boeufs et les vaches de son père, avec son frère, le lundi de Pâques de 1756. Ils en blessèrent un plus grand nombre qu'ils n'en tuèrent et qu'ils auroient également dévorés s'ils n'avoient été secourus, entre autre la sage-femme de cette paroisse, laquelle, quoique hardie et d'une taille des plus avantageuses eut toute la face déchirée.
FAIT, ce 14 février 1787, Brietton, curé
le curé de Savigny cite : "dévorée par une beste féroce qui n'a laissé d'elle que la teste toute décharnée et une légère partie de ses os."
les victimes
en 1755 - Anne Tricaud, 14 ans, Savigny
Marie Berchoud, 13 ans Bully
Matthieu Gervais, 9 ans, l'Arbresle
Catherine Busset, 10 ans, Bully
en 1756 - Pierrette de Villars, 7 ans, Saint Romain de Popey
Marguerite Penet, 11 ans, st Julien sur bibost
Etienne Manus, 6 ans, Saint Romain de Popey
Anne Charassin, 9 ans, Montrottier
Benoite Daverdi, 12 ans, Sourcieu
Claudine Guillot, 4 ans, Savigny
il y aurait eu environ 25 victimes de 1755 à octobre 1756, environ une par mois et plus encore de blessés La plupart était de jeunes berger(es) qui gardaient leur troupeau, cette "bête féroce" s'attaquait aussi aux animaux.
On imagine donc la terreur de la population; Des rumeurs se répandirent, prétendant qu'il s'agissait d'une hyène, ou d'un animal dressé à tuer, d'un loup garou, des thèses farfelues qui ne rassuraient pas les habitants de la région...
Il s'agissait probablement de plusieurs loups qui malgré les battues ne furent pas tués et disparurent en direction de la Loire, quelques années après dans le Gévaudan des évènements semblables semèrent la terreur.